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Actions de prévention sur le niveau cinquième : développement des compétences psychosociales

lundi 11 mars 2019, par Stéphane GOUDET

" Les compétences psychosociales sont la capacité d’une personne à répondre avec efficacité aux exigences et aux épreuves de la vie quotidienne. C’est l’aptitude d’une personne à maintenir un état de bien-être mental, en adoptant un comportement approprié et positif à l’occasion des relations entretenues avec les autres, sa propre culture et son environnement" d’aprés l’OMS : Organisation Mondiale de la Santé. Parmi ces compétences, connaître ses émotions et les gérer, éprouver de l’empathie en sont importantes qui vont être travaillées avec les classes de cinquièmes durant le troisième trimestre

Durant les mois de mars-avril-mai, une équipe pluridisciplinaire composée de la Psychologue de l’Education Nationale, de l’Infirmière Scolaire, de l’Assistante Sociale, du CPE et du Professeur Principal de la classe concernée interviendra durant 4 séances de 50 minutes sur les classes de cinquièmes pour aborder plusieurs thèmes : la connaissance de soi, de l’autre, la communication non violente, la découverte de ses émotions, comment mieux les connaître et les gérer, et l’empathie


Parmi les les stratégies pédagogiques favorables à l’engagement et à la motivation des élèves, le travail sur l’empathie constitue un facteur protecteur puissant. Le jeux éducatif "des mousquetaires" est proposé aux classes de cinquièmes dans la cadre du CESC .Activité encadrée par les professeurs principaux des classes concernées, des personnels volontaires (Assistante sociale, infirmière scolaire, Psychologue de l’éducation nationale) et M.Goudet.

Qu’est-ce que l’empathie ?

C’est la disposition à se mettre à la place d’autrui tout en restant à distance, sans se confondre avec lui. Ce qui n’est pas le cas dans la sympathie, la compassion ou bien encore la contagion émotionnelle. Une autre distinction s’impose d’emblée : la différence entre empathie cognitive et empathie émotionnelle.

L’empathie cognitive : c’est ce que fait l’enseignant quand il s’adresse à ses élèves. Car pour transmettre faut-il encore avoir pris la mesure du niveau de réception de celui chez qui l’on souhaite faire écho. L’empathie cognitive, c’est aussi celle du pervers qui manipule sa victime ; ce qui montre bien que l’empathie n’est pas toujours vertueuse.

L’empathie émotionnelle : elle, se déclenche dans les situations de face à face, de vis-à-vis ; elle passe par les corps en présence, car le corps n’est pas qu’un corps, il est également langage. Disons qu’en matière d’empathie émotionnelle, nous avons tous tendance à être affectés / touchés : autrement dit, à entrer en résonance émotionnelle avec autrui. Si vous souriez, j’aurai tendance à sourire également. Si vous êtes triste, je serai pareillement triste, mais, point essentiel, sans jamais me perdre dans vos émotions. L’empathie émotionnelle est en jeu chaque fois que des personnes sont en interaction. Être en empathie émotionnelle c’est donc participer à un alignement des affects, sans perte de distance.

Pourquoi travailler sur l’empathie émotionnelle à l’école ?

Acceptons que les jeunes violents soient, au moment du passage à l’acte, sous l’emprise de leurs émotions (pression des pairs notamment), c’est-à-dire hors d’eux, incapables de se maîtriser et donc incapables de reconnaître autrui comme un autre, comme une version d’eux-mêmes. Cette perte de contrôle soudaine de soi – conséquence d’un psychisme aux abois – prend le jeune au corps, un corps qui ne pense plus et agit. Dès lors, brutaliser ceux qui l’entourent ne semble pas poser de problème. Partant de cette hypothèse, la recherche a mis au point et validé auprès d’adolescents délinquants un protocole qui consiste à mettre en scène les expériences partagées des émotions – générées par la mise en jeu des corps –, pour restaurer l’empathie (O. Zanna. Restaurer l’empathie chez les mineurs délinquants. Dunod, 2010.) qui semble leur manquer au moment du passage à l’acte. Fort de ces résultats et conscient qu’il ne faut pas attendre de réprimer, la recherche propose désormais des programmes d’éducation – par corps – à l’empathie pour favoriser un bon climat scolaire. L’intérêt d’instaurer une éducation à l’empathie, émotionnelle notamment, dès l’école primaire constitue un « socle moral » sur lequel d’autres compétences sociales viendront se nourrir.

Un exemple de jeux emphatiques pour améliorer le climat scolaire :

Le « jeu des mousquetaires »

La règle du jeu : ce type de jeu consiste à faire jouer ensemble plusieurs équipes de 4 élèves. Dans chaque équipe, les élèves ont une position à tenir. L’un a les bras tendus parallèles au sol, l’autre les bras tendus vers le ciel, le troisième se tient sur une jambe et le quatrième (le joker) court autour de la salle selon un parcours prédéfini. Les trois premiers peuvent appeler le joker pour se faire remplacer. Le groupe qui tient le plus longtemps les positions gagne la manche…Ce qui est recherché : Tous les élèves doivent prendre en considération leurs partenaires : repérer celui qui va « lâcher » au risque de faire perdre son équipe. Chacun doit, par conséquent, être attentif aux mimiques, aux expressions du visage, aux cris (appels au secours)... Dans ce jeu, ce sont les corps qui s’expriment. En affichant immédiatement une réaction appropriée, l’observateur transmet de façon précise et éloquente à la fois sa conscience de la situation de l’autre et son propre engagement. En tant qu’intuition vécue des états affectifs de ses camarades, la faculté d’empathie inscrit les autres en soi. Partager des sensations vécues – rictus, grimaces, souffles, rougeurs... – donne à chaque élève la possibilité de reconnaître ses camarades comme une version possible de lui-même. C’est alors que l’empathie advient.Exprimer l’empathie par le corps et par les mots : l’expression verbale est sollicitée au cours ou peu après ou après chaque manche. L’élève revient alors mentalement sur lui-même et les autres en mettant des mots sur ses ressentis et ceux des autres. Ces exercices - répétés régulièrement au cours d’une année -, qui partent de soi et d’un savoir éprouvé avant de s’énoncer permettent à chacun de livrer ses impressions, ses émotions, ses gênes… mais aussi ses plaisirs et ses découvertes. Le fait d’étoffer peu à peu son réservoir de mots pour dire ses ressentis – viens me remplacer, je n’en peux plus, ne lâche pas, je ne sens plus mes jambes j’ai comme des fourmis… -, permet de mieux exprimer sa pensée, ses émois, et in fine de mieux gérer ses émotions